Alors là attention lecteur, c'est du lourd, du collector, du gros nanard de compèt'. Le Lac des Morts Vivants est un mystère, on se demande tout le temps « pourquoi ? » : Pourquoi un scénario aussi pourri ? Pourquoi des plans de lolos en veux-tu en voilà ? Pourquoi de si mauvais acteurs ? Pourquoi je persiste à vouloir voir ce film jusqu'à la fin ?
Le film commence sur un fond de musque guillerette qui donne envie d'aimer la vie, surtout aux mecs puisque la gonzesse qui gambade gaiement au bord du lac va se retrouver à poil en trente secondes. Mais nous les filles, on n'est pas jalouses parce que tout le monde sait que les nanas à poil dans les films se font souvent trucider sauvagement à peine la culotte enlevée. Le fait est que j'ai l'impression de regarder un vieux film érotique de chez M6, jusqu'à l'apparition du premier zonzon à la gueule verte qui lui me fait marrer parce que justement j'ai un masque à l'argile sur la tronche (ça purifie les pores de la peau sans l'agresser). Après un gros plan d'une main de zombie qui sort de l'eau et qui dure assez longtemps pour compter les ridules au bout des doigts (parce que les zombies aussi ont la peau qui fripe dans l'eau), l'action commence. Enfin, entre deux plans de toutoune vue de dessous, de profil, de dos, de face, dans un lac, dans une piscine, chez ta mère... Poum ! Le zonzon attaque. Mollement. La fille se débat. Mollement. Et puis voilà, on nous coupe tout pour nous projeter dans le bar du village, bondé (ça doit être un PMU), nous voilà obligés de subir une discussion aussi passionnante que celles que j'entends dans le bus pour aller à l'auto-école.
En fait, le film en lui même est aussi passionnant qu'un trajet de bus pour aller à l'auto-école. Les zombies auraient pu avoir du potentiel s'ils n'étaient pas maquillé comme une Loana d'outre-tombe (le waterproof, merde), ils sont propres, boivent du sang dans un bol et se foutent sur la gueule entre eux. Le pire, c'est le zonzon qui retrouve un instinct paternel, c'est beau, ça aurait pu me faire pleurer si je ne rigolais pas autant (grâce à la blague du Carambar que je viens de manger, pas grâce au film). On se fait chier grave, les acteurs (probablement recrutés dans le PMU où se passe les trois-quarts de l'action) sont aussi expressif que le canapé sur lequel je suis assise actuellement. Les victimes ne se débattent pas non plus, tentant de vaincre les zombies en montrant leurs nichons, mais ça marche pas. Même si ce sont quand même de gros obsédés à attendre que les filles soient vulnérables (c'est à dire à poil), comme l'équipe de Basket-Ball qui joue en fait au Volley et attention, même moi j'ai un meilleur service qu'elles (c'est dire !) mais le spectateur s'en fout car il sait qu'il aura droit à un festival de foufounettes.
N'allons pas blâmer ce pauvre Jean Rollin qui a voulu nous parler d'une époque de reconstruction, 10 ans après la guerre, la vie n'est pas facile. Pour bien nous faire comprendre qu'on est dans les années 50 (oui parce que jusqu'à ce qu'ils donnent la date je croyais qu'on était dans les années 80 tellement il y a d'anachronismes) on a droit à un petit flash-back pendant la guerre : une poignée de soldats Nazis (Méchants ! Méchants !) se font attaquer par un avion invisible, meurent sans salir leurs fringues et en plus voyagent dans le temps super vite (un coup on est dans la neige, un coup on est en été, respect). Puis pof, scène de sesque avec des bisous la bouche fermé et en secouant la tête de gauche à droite pour faire genre, sur un fond de musique au clavier Bontempi infernale. C'est peut-être à cause de ça que l'enfant conçu ce soir là sera totalement psychopathe et aura des connaissances sur la magie noire (non seulement elle fout le feu à la grange mais en plus les zonzons sont tout raides. Ah non, ce sont des mannequins, pardon). Bref, c'est long, c'est chiant, c'est mal fait, mais les amateurs de nanards en auront pour leur grade.
Le bonus de la blague Carambar : Qu'est-ce qui est vert et qui pousse au fond du jardin ?
Un martien qui fait caca.